Une inondation C’est quoi ?
Une inondation se définit comme étant « une submersion temporaire, par l’eau, des terres qui ne sont pas submergées en temps normal, quelle qu’en soit l’origine » (Ministère de la Transition Écologique et solidaire).
Le risque d’inondation sur le bassin versant de l’Elnon est un risque connu. Huit épisodes d’inondation ont été recensés depuis 1993. Toutefois l’évènement du 7 juin 2016 est remarquable tant par l’intensité des précipitations que par l’ampleur des dégâts.
Les inondations de 2021 en Belgique font partie d’une série d’inondations qui affectent l’Europe de l’ouest. En Belgique, les provinces de Hainaut, de Namur, de Liège, de Luxembourg, du Brabant wallon, de Limbourg et la Région de Bruxelles-Capitale ont été touchées. En plus d’importants dégâts matériels, 39 victimes ont perdu la vie au cours de ces inondations.
Deux semaines après cette catastrophe naturelle, la plus meurtrière de l’histoire du pays, le Gouvernement wallon reconnaît les inondations des 14, 15 et 16 juillet comme calamité naturelle publique dans 209 communes.
Il existe quatre différents types d’inondations : les inondations lentes, les inondations éclairs (flash flood), le ruissellement, et la submersion marine.
Les inondations lentes
Elles ont comme origine une montée lente des eaux situées en région de plaine ou de nappe affleurente.
Se distinguent alors les inondations de plaine : « La rivière sort de son lit lentement et peut inonder la plaine pendant une période relativement longue » et les inondations par remontée de nappes : lorsque la recharge de la nappe par les pluies est plus importante que sa vidange naturelle, le niveau de la nappe peut alors atteindre le niveau du sol et inonder les zones alentours pendant des mois.
Les inondations éclairs
Elles résultent d’une formation rapide de crue. Consécutives à des averses violentes, les eaux ruissellent et se concentrent rapidement dans les cours d’eau entrainant des crues brutales et violentes dans les torrents et rivières torrentielles. Ce sont les crues torrentielles.
Le ruissellement
S’écoulant le long des grandes pentes, les inondations par ruissellement sont influencées par les ravines ou les rigoles. Le ruissellement peut alors être agricole ou urbain. En cas de pluies de forte intensité, la lame d’eau pluviale de surface ne peut être évacuée par les réseaux hydrauliques naturels (cours d’eau) ou artificiels (réseaux des eaux pluviales). Tout comme certaines évolutions en milieu rural de pratiques agricoles qui ont pu modifier fortement la gestion des eaux (comme la suppression des haies, le drainage, la création de fossés etc.), l’imperméabilisation du sol en milieu urbain (bâtiments, voiries, parkings, etc.) limite elle aussi fortement l’infiltration des pluies et accentue le ruissellement. Le risque d’inondation est aggravé. De nouvelles habitations sont menacées alors qu’historiquement elles ne l’étaient pas.
La submersion marine
C’est une inondation temporaire de la zone côtière par la mer lors de conditions météorologiques et océaniques défavorables. Elles peuvent durer de quelques heures à plusieurs jours.
Définition du risque Les trois notions clés
Les risques naturels résultent du croisement entre la probabilité qu’un phénomène naturel se manifeste, et les dommages probables que ce phénomène pourrait engendrer.
Les risques naturels font émerger trois notions clés :
- L’aléa (qui correspond à la survenue d’un phénomène)
- Les enjeux (qui sont définis par les biens et les personnes exposés directement ou indirectement aux aléas)
- La vulnérabilité des enjeux (la propension à l’endommagement ou au dysfonctionnement des différents systèmes exposés : biens, personnes, activités, etc.)
Le risque correspond à la combinaison de ces trois éléments selon la formule suivante :
Risque = Aléa x (Enjeux x Vulnérabilité)
La vulnérabilité face aux phénomènes naturels a longtemps représenté les pertes humaines et matérielles potentielles. Peu à peu, l’exposition aux risques fait émerger non une pas une vulnérabilité mais plusieurs vulnérabilités. Sont alors ajoutés au concept de vulnérabilité, des facteurs qualitatifs complémentaires aux facteurs quantitatifs mesurant l’endommagement :
- Facteurs environnementaux (perturbation des milieux aquatiques, pollution des eaux, espèces protégées menacées, etc.)
- Facteurs sociodémographiques et économiques (âge, sexe, formation scolaire, etc.)
- Facteurs socio-culturels (représentation et connaissance du risque, expériences passées et vécues, etc.)
- Facteurs institutionnels et politico-administratifs (système d’alerte, stratégie de gestion des risques, règlement, etc.).
La vulnérabilité prend peu à peu une définition sociale inhérente aux enjeux structuraux.
La France : les risques Un territoire fortement exposé aux risques inondations
En France, le risque d’inondation par débordement des cours d’eau reste le plus important. En 2018, près de 17 millions de résidents permanents sont exposés aux différentes conséquences des inondations par débordement de cours d’eau, dont 16,8 millions en métropole.
Plus de 9 millions d’emplois sont exposés aux débordements de cours d’eau (Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, 2018). Sur un total de 34 968 communes métropolitaines, près de la moitié sont concernées par le risque inondation selon des degrés divers d’exposition.
La gestion des risques naturels : Qui fait quoi ?
En France, la gestion des risques naturels compte une multitude d’acteurs. En fonction de leurs compétences, leurs moyens, objectifs ou encore de leur représentation du risque, chacun peut intervenir à son échelle dans la prévention et la gestion des risques naturels. Il est possible de distinguer :
- Les acteurs de la prévention et de la protection (e.g. Etat, collectivités territoriales, établissements publics d’aménagement, syndicats d’aménagement, acteurs privés, assureurs et membres de la société civile comme les citoyens et associations)
- Les acteurs de la prévision et de l’alerte (e.g. services météos, médias, etc.), les acteurs de la gestion de crise (e.g. pompiers, services hospitaliers, Organisations Non Gouvernementales, etc.).
- Les acteurs de la post-crise et du retour à la normale (e.g. missions de retour d’expérience, acteurs judiciaires, assureurs et experts). Et enfin les grandes institutions internationales (e.g. Nations Unies, Europe, ONG, etc.).
La gestion des risques naturels résulte de l’étude et la connaissance des aléas, des enjeux et des vulnérabilités des territoires, mais aussi de la gouvernance des différents acteurs et des outils de gestion. De ce fait, la gestion des risques repose sur un ensemble d’actions et de dispositifs mettant en pratique des acteurs et des outils à différentes échelles spatiales. Elle peut se concevoir comme étant « une succession de trois cycles temporels emboîtés dont les transitions se mettent en place avant ou après une phase d’impact induite par la manifestation d’un phénomène naturel dommageable » (Léone et Vinet, 2017).
Le premier cycle est celui de la prévention. Ce cycle correspond à une phase de temps long. Cette phase définie la tentative de réduction des effets d’une éventuelle catastrophe. Vient ensuite la gestion de crise, qui correspond à une période de tension plus ou moins extrême. Cette phase se traduit par « une dilatation des espaces touchés et confronte les gestionnaires du risque à une contraction du temps de décision » (Léone et Vinet, 2017). Enfin, la phase de reconstruction débute par une période de restauration. Cette phase peut être considérée comme étant une opportunité afin de reconstruire en mieux après un événement dommageable, selon les principes du « Build Back Better » (« Faire et reconstruire mieux ») : c’est le retour d’expérience.
L’État joue un rôle majeur dans la prévention et la gestion des risques naturels. Il élabore les lois et réglementations en vigueur (Plan de Prévention des Risques) et indemnise les dommages via le régime CatNat. Il lui revient également d’améliorer la connaissance des aléas, de renforcer la prévention, la surveillance et la prévision, de développer l’information des citoyens et la conscience du risque, de réduire la vulnérabilité des biens et des personnes à l’aide d’outils de réglementation de l’usage des sols, comme le PPR, et de développer des méthodes d’analyse et d’expertise.
Pour en savoir plus : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/prevention-des-risques-naturels
L’urbanisation comme facteur de production du risque Le risque de catastrophes naturelles plus important dans les systèmes urbains modernes
En Europe, la révolution industrielle du début du XIXe siècle a marqué un tournant dans la restructuration des territoires. L’attractivité des villes, en partie illustrée par l’abondance de biens et services, le poids du marché de l’emploi et la facilité d’accès aux commodités vitales expliquent en partie l’explosion de la démographie urbaine qu’a connu la France.
Selon la Banque Mondiale des Nations-Unies (Perspectives Monde, 2019) la population urbaine en France métropolitaine a connu une augmentation de 30% de 1960 à 2018. Toujours selon les Nation-Unies, en 2018, plus de 80% de la population française métropolitaine était domiciliée dans les villes et villages d’au moins 1 000 habitants.
La surconcentration urbaine et démographique conduit au processus de production du risque marqué notamment par l’augmentation des enjeux et des vulnérabilités humaines, économiques et matérielles. Ainsi le risque de catastrophes naturelles est alors d’autant plus important dans les systèmes urbains modernes en raison :
- De l’importante densité de population et la dépendance de l’Homme aux infrastructures et réseaux (bâtis, réseaux de transports, adduction et gestion de l’eau, réseaux commerciaux, services, etc.) renforçant alors la notion de vulnérabilité.
- L’usage des sols et l’absence de réglementation : la multiplication de maisons, maisonnettes, hangars d’activités construits dans le lit majeur de fleuves ou cours d’eau. Et la construction d’équipements et d’infrastructures (routes, parkings, bâtis, etc.) qui modifient la perméabilité du sol et empêchent l’écoulement des eaux amplifiant les inondations dues aux crues des cours d’eau.
Pour plus d’informations : http://www.annalesdelarechercheurbaine.fr/IMG/pdf/ARU110-Quenault.pdf
Je participe Nous recueillons des témoignages sur l’ELNON
Le projet ELNONTRANSFRONTALIER propose la mise en place d’une base de données issue de photos sur les crues afin de développer la conscience du risque inondation chez les habitants.
Envoyez-nous vos photos et vidéos.